Phoenix Wright : Ace Attorney (Wii)

Le jeu est constitué de quatre affaires. La première m'a bluffé et fait crier au génie. Les deuxième et troisième m'ont ennuyé et fait relativisé la puissance du concept… La quatrième enquête a regonflé mon enthousiasme et m'a fait voir aussi les limites du système.

PWAA nous fait jouer des procès extrêmement prenants. La première affaire est simple, limpide : le meilleur ami de Phoenix est accusé du meurtre de sa copine et en plus il y a un témoin! Paul, l'ami, jure qu'il est innocent. Comment Phoenix va-t-il le disculper?

Les musiques, exprimant tour à tour le stress, l'emballement, le répit, font des procès des séquences très vivantes. Les personnages ultra expressifs y sont aussi pour beaucoup.

La première affaire bénéficie énormément de son caractère concis. Elle est le meilleur ambassadeur possible pour nous faire adhérer à ce tout nouveau système de jeu.

[Système qui nous fait principalement procéder au contre-interrogatoire du témoin de l'accusation, à trouver les failles dans son discours et à mettre en lumière ses contradictions avec les éléments de l'enquête. Notre rôle ne se limite pas à cela, car nous avons aussi à faire plusieurs choix de discours cruciaux au cours des procès. On perd si on dit plus de 5 bêtises. Si on réagit sur une phrase de la déposition du témoin avec un élément de l'enquête qui n'a rien à voir, le juge nous sanctionne. Après 5 sanctions toute l'affaire est perdue. Notez que ça ne m'est jamais arrivé, mais qu'on peut sauvegarder à tout moment pour se rassurer.]

La deuxième affaire fait retomber le soufflet en nous imposant une phase d'enquête avant le procès (ce qui devient le rythme normal du jeu) où on doit réunir des informations et indices en examinant des décors, dialoguant avec des personnages et en leur présentant des éléments pour les faire réagir.

Souvent je ne trouvais pas quoi faire, du coup j'utilisais tous les objets sur tout le monde et c'était laborieux. En plus, cette deuxième affaire s'est révélée bien moins efficace que la première. J'étais moins pris dans l'action.

Même constat avec la troisième affaire, sur le samouraï d'acier. Mon enthousiasme fou-fou du début s'est alors bien évaporé.

Et puis est venue la quatrième affaire. Tout a mieux fonctionné. L'enquête s'est révélée plus vraisemblable que les autres et donc plus fluide pour moi. Le récit à tiroirs avec des milliards de rebondissements était on ne peut plus efficace.

Mais j'ai quand même pris conscience d'un assez gros défaut. Quand au tribunal, lors d'un contre-interrogatoire, je cherche à pointer la contradiction sur une partie de la déposition du témoin, il m'est souvent arrivé de présenter un élément du dossier et que le juge me REFOULE, juste parce que le jeu n'a pas prévu mon raisonnement. Et pourtant je serais capable d'expliquer mon raisonnement par A+B, mais non : il faut utiliser tel élément sur telle phrase de la déposition, sinon ça ne passe pas. C'est rageant et ça sort vraiment du jeu. Il aurait fallu que les développeurs intègrent plus de raisonnements possibles… parce que celui qu'ils ont choisi n'est que arbitrairement le seul valable, pas logiquement.

Malgré cela, l'immense qualité d'écriture de la quatrième affaire m'a définitivement réconcilié avec PWAA.

Pas un chef d'oeuvre de génie absolu comme je le pensais au terme de la première enquête, mais un sacré bon jeu, au concept perfectible mais qui brille comme jamais quand l'écriture est au diapason.

Chose rare, les personnages sont de surcroît très attachants. Ils ont une fragilité, un côté à fleur de peau, avec un bon fond, qui les rend fantastiques.

Enfin, ce jeu est… intelligent. Il nous fait activer nos neurones, suivre des raisonnements logiques, chercher des contradictions. Si Phoenix Wright est aussi prenant c’est qu’il est un jeu captivant, où l’on réfléchit en permanence.

Merci Shu Takumi ! Déjà que vous m’aviez régalé avec Dino Crisis 2, votre Phoenix Wright m’a enchanté !

Sur la version Wii je n’ai raté quasiment aucune occasion de présenter une preuve en brandissant rageusement la Wiimote vers l’écran. Cathartique et jouissif !

Verdict = vaut le coup !

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