Still Life (PC)

L’histoire de Still Life n’est pas inintéressante. Il s’agit d’une double enquête sur un tueur en série : à Prague en 1930 et à Chicago à notre époque, par un détective privé et sa petite-fille. Il y a du mystère, quelques (petits) rebondissements. Les personnages ne sont pas terribles mais le tueur est effrayant et semble implacable, presque fantastique. Et puis les victimes sont salement mutilées et l’héroïne a de la gueule. Bon point pour l’ambiance.

La raison pour laquelle j’ai de la colère envers ce jeu c’est son challenge. Les développeurs ont décidé de nous compliquer la vie pour TOUT. Victoria doit faire une tarte pour son père ? Tiens, une énigme insoluble sans soluce, une ! On a une recette de cuisine façon « 100 grammes d’amour, 200 grammes de tendresse, 150 grammes de passion, etc... » et on doit trouver l’équivalent en ingrédients ; sachant qu’il y a une bonne dizaine d’ingrédients et que le nom censé les évoquer n’est absolument pas évocateur… Voilà, voilà !

Les déplacements des personnages sont laborieux. Là où Grey Matter avait, me semble-t-il, l’intelligence de nous autoriser à zapper la traversée des écrans en double-cliquant sur la destination, ici il n’en est rien. Pareil pour l’accès à la carte de la ville : si l’on veut changer de lieu, il faut se retaper le trajet jusqu’à la voiture, pas moyen de juste afficher la carte n’importe où pour s’y rendre instantanément.

Ce point ne m’aurait sans doute pas autant énervé si je ne m’étais pas trouvé tellement de fois à chercher où aller et quoi faire au cours de l’aventure. Quand on est bloqué et qu’on veut chercher ce qu’on est en train de rater, rien de plus pénible que subir de longs aller-retours simplement pour vérifier un début de piste auquel on pense.

Mais voilà le jeu est parfois d’un compliqué sans nom. On est chez Victoria, il faut ouvrir le derrière d’un tableau pour récupérer un objet caché dedans. On se dit, j’ai besoin d’un couteau. Et bien c’est la galère de trouver un putain de couteau chez Victoria. Alors que le truc ne devrait PAS être une galère ! Victoria est quand même censée savoir où sont ses couteaux, et décoder ses propres recettes de cuisine tant qu’on y est ! Pourquoi rendre la vie du joueur aussi misérable quand tout ce qu’on veut c’est découvrir qui est le tueur ?

La progression est souvent alourdie par de la recherche d’objets cachés dans le décor, qui ne se distinguent que difficilement ; on appelle ça de la chasse au pixel. Et puis on est mitraillé d’énigmes complètement absurdes, qui n’ont d’autre justification que de nous mettre des bâtons dans les roues. A propos du mini-jeu de crochetage de serrure, on est à mon sens dans un challenge abstrait, dont les circonvolutions n’évoquent pas bien longtemps l’activité du crochetage de serrure et participent seulement à ce que le joueur ait envie de s’arracher les cheveux.

On se retrouve donc comme ça avec des difficultés hors-sujet, qui n’ont rien à voir avec les compétences que sont réellement censés mettre en œuvre les personnages, et c’est tellement gonflant ! Par rapport à Grey Matter, mon dernier pointer-cliquer, c’est effarant comme ici les énigmes ont été pensées totalement en marge du scénario, comme si elles étaient là parce qu’il en fallait.

Par exemple vers la fin on contrôle un robot dans une pièce cubique avec des lasers mortels. Clairement il faut déplacer le robot quelque part… Mais où ?? De partout tu as des lasers qui te taillent en pièces et le jeu n’a même pas la décence de t’indiquer ton objectif. Face à une telle énigme, qui a la patience de ne pas consulter la solution sur internet ? Pas moi.

Puis on a quelques mesquineries, à certains moments on est censé cliquer à un endroit précis de l’écran sans pour autant que le curseur nous signale que la zone est interactive… Voilà, voilà.

Pour toutes ces raisons j’ai la colère contre ce jeu que je viens de finir. Par ailleurs, l’histoire n’est pas complète quand on a vu le générique. Il faut faire la suite pour avoir la conclusion. J’ai envie de la faire car je veux connaître la vérité sur l’enquête, mais j’espère franchement que les développeurs auront gagné en bon sens et en miséricorde…

Verdict = ok

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