Développé par : UBISOFT MONTRÉAL (Québec) et UBISOFT SOFIA (Bulgarie) pour la partie contemporaine
Sorti à l'origine en : octobre 2013 (Europe, version PS3)
Comment j'ai pratiqué : Terminé en 43h, sur PS5, avec la manette Dual Shock 4 équipée de la fixation dorsale de commandes[1]
Vous êtes le capitaine Edward Kenway, un pirate parmi les Assassins. Hissez les voiles pour une aventure unique dans les Caraïbes où vous vivrez selon vos lois, explorerez des îles absentes des cartes et découvrirez l'existence aventureuse des légendaires hors-la-loi du XVIIIe siècle.[2]
Difficile de me lancer dans l'écriture de cette critique qui m'intimidait. Il faut dire que le vidéogiciel Black Flag est un produit extrêmement complexe, qui présente de nombreuses facettes. Lui rendre justice de façon exhaustive me demanderait plus de temps et d'énergie que je n'en ai à consacrer à ce blog dans mon temps libre. Je dois donc me résoudre à livrer un texte dans lequel j'évoquerai ce que je peux, et tant pis pour l'exhaustivité car sinon je ne prendrai probablement jamais le clavier... et n'attaquerai jamais mon prochain VG !
Qu'est-ce que j'ai pensé de Black Flag, comment je l'ai trouvé ? J'ai envoyé ceci à une amie par SMS à mi-parcours :
À part ça, je suis sur ASSASSIN'S CREED IV BLACK FLAG. J'arrive assez bien à le pratiquer intelligemment, sans faire des trucs que je trouve sans intérêt. Il est très long par contre. En gros je ferai quasi que le nécessaire pour le scénario et même comme ça, il est très long. Les chapitres comptent chacun 5 ou 6 missions, et elles mêmes demandent chacune du temps pour être bouclées. Je dois dire que j'aime moins le challenge que celui du précédent épisode, plus carré, clair, précis (la traduction des objectifs semble mauvaise). Par contre le scénario a bien plus de liant. Comme d'habitude c'est un enchantement de voir à quoi ressemblait la vie dans un autre espace temps (ici les Caraïbes au 18ème siècle).
Et ce même si la formule ASSASSIN'S n'est pas particulièrement immersive en soit (trop de détails n'ont aucun sens diégétique et brisent l'immersion).
Il y a zéro exploration d'ailleurs, car tout est indiqué sur ton GPS, tout est point à rallier... tout le contraire de SUBNAUTICA.
Les déplacements les plus spectaculaires (course sur les toits par ex), ne présentent aucun danger, aucune difficulté... c'est difficile de « s'y croire » dans ces conditions.
Puis le héros n'a eu aucune formation d'assassin et pourtant il sait exécuter le moindre mouvement inconique à la perfection (y compris utiliser les lames secrètes instantanément).
C'est très résumé mais en gros, c'est ça. En ayant terminé maintenant l'aventure, je peux ajouter que le scénario traîne terriblement en longueur et ne va nulle part. Mais vraiment. Autant au début le personnage d'Edward était assez bien caractérisé, c'était quelqu'un avec un objectif clair : devenir riche et monter socialement, beaucoup à se prouver à lui-même au point de repousser l'amour d'une femme. Autant après, cet enjeu perd de plus en plus de force et il finit par se ranger du côté des Assassins mais sans vraiment que je comprenne comment leur cause devient une évidence, ce qui change vraiment en lui. C'est le sens de l'histoire, ça « doit » finir comme ça, mais le comment m'a échappé. D'ailleurs, il n'y a aucun gros enjeu en tant qu'Assassin, à part sans doute empêcher que l'Observatoire ne tombe entre les mains des Templiers... Mais ce n'est pas du tout un enjeu vital. La trajectoire d'Edward dans Black Flag n'est pas digne d'intérêt.
Côté challenge interactif, effectivement c'est beaucoup moins limpide que Liberation. Certains objectifs sont peu clairs, j'en parle plus bas dans les images. Il y a par contre énormément de choses à faire qui sont complètement annexes (plongée sous-marine, récupérer des tonnes et des tonnes d'objets à collectionner, pêche au harpon, commerce, contrats d'assassin, j'en passe et des meilleures) et je ne m'en suis pas soucié. Chercher à tout faire ne présente à mon sens aucun intérêt, c'est du game design cynique qui cherche juste à te garder dans son monde pendant des dizaines d'heures.
Le monde ouvert est vaste mais n'existe jamais vraiment ; comme on n'explore rien, que l'on se contente de suivre des marqueurs d'objectifs, on n'est pas dedans. C'est tout le contraire de grands vidéogiciels d'exploration comme Subnautica que j'ai fait récemment, ou Demon's Souls et Dark Souls, et tout le contraire aussi d'un Death Stranding qui fait du déplacement dans son monde hostile le challenge principal. Le monde de Black Flag est juste un paysage qui défile quand on rallie en baillant le point de passage qui déclenchera la mission suivante.
Bon, mais c'est quand même toujours agréable de se retrouver dans cet autre espace temps, si ancien, si différent de notre monde. Et puis les missions du scénario présentent un challenge distrayant, si tant est que l'on accepte le défi posé par les contraintes de synchronisation (j'en reparle dans la galerie).
Et puis les séquences au présent sont vraiment pas mal. En fait on incarne un type chargé d'explorer la mémoire ADN de Desmond via une machine, l'Animus, pour récupérer images et infos sur Edward Kenway afin d'en faire... un jeu vidéo ! La mise en abyme fonctionne à plein régime et j'avais toujours l'impression que le studio Ubisoft se mettait en scène lui-même, avec ses conversations entre créatifs, marketeux... Les échanges mis en scène entre employés d'Abstergo sont certainement le reflet d'échanges authentiques tenus entre les salariés d'Ubisoft. C'est remarquable à quel point ils ont poussé la logique, et développé leur univers moderne. Il est intéressant de noter que le vidéogiciel Liberation existe dans l'univers d'Abstergo dépeint par Black Flag, mais pas les précédents épisodes, ce qui est logique puisque c'est le seul à ne pas mettre en scène le monde moderne...
Apparemment toute cette partie contemporaine a été développée par le studio UBISOFT SOFIA, déjà à l'origine de Liberation. Leur créativité est remarquable et augure du meilleur pour Rogue, leur second projet majeur.
En conclusion, il y a à boire et à manger dans Black Flag. Mon expérience est celle d'un challenge scénarisé distrayant grâce aux contraintes, barbant à cause du scénario qui n'en finit plus de traîner en longueur, le tout dans le décor envoûtant des Caraïbes au temps des pirates. J'ai réussi à ignorer la myriade de défis annexes ingrats à entreprendre et n'en suis pas peu fier. Le système Assassin's reste fidèle à ses limites, soit très peu immersif dans le fond. Reste la surprise des séquences au présent nouvelle donne, dans les locaux d'Abstergo Entertainment, qui poussent très loin la mise en abyme du VG dans le VG et développent la mythologie contemporaine de la saga avec le retour de visages connus des précédents épisodes.
Verdict = ok
Note(s)
^Pour en savoir plus sur la fixation, c'est ici. Et à propos du temps à 43h, je me suis basé sur le compteur Playstation.
En dessous de ce texte tu trouveras des liens vers les deux catégories principales de critiques.
« Critiques toute neuves » désigne les articles écrits et conçus spécialement pour ce site. Je mets des captures d'écran, je soigne la forme, tandis que le ton ainsi que mes positions correspondent à mon état d'esprit actuel.
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Fan de Scarlett ? Ou simplement tu te demandes si la traduction de ton vidéogiciel préféré a été confiée à des artisans intègres plutôt qu'à Google Trad ? Tu es au bon endroit car je critique ici également les adaptations françaises.