Assassin's Creed IV : Black Flag // Le DLC « Le Prix de la Liberté » (PS4)

Développé par : UBISOFT QUÉBEC (Québec)

Sorti à l’origine en : décembre 2013 (Europe, version PS3)

Comment j’ai pratiqué : Terminé en 3h, sur PS5, avec la manette Dual Sense

Né esclave, Adewale trouve la liberté en tant que pirate à bord du Jackdaw, le navire d’Edward Kenway. Quinze ans plus tard, Adewale est un Assassin expérimenté, mais il s’échoue sur le rivage de Saint-Domingue, seul et sans arme. Il doit se procurer un navire et constituer un équipage afin de libérer les esclaves et de les venger. Plus de trois heures de jeu solo inédit ![1]

Ma foi j’ai trouvé ce DLC assez intéressant à la longue. Le « monde » est beaucoup moins étendu que dans Black Flag et se compose seulement d’une ville, de quelques îles, plantations, trois zones de pêche au harpon et une de plongée sous-marine. J’ai pensé qu’il était envisageable, raisonnable, en terme de temps, d’essayer de tout explorer ; d’autant que l’exploration recèle de bonnes surprises.

D’abord les îles ont rarement un point de synchronisation ; cela implique que les coffres et secrets à ramasser ne sont pas signalés sur la carte. Alors certes, les zones à fouiller sont souvent minuscules et les coffres très mal cachés, mais on est déjà moins passif que dans BF. Ensuite, les secrets ne sont plus une armée de documents osef à collectionner bêtement sans jamais les lire, mais diverses améliorations pour notre perso : nouvelles armes, bourses plus grandes pour emporter plus de munitions et même une proue pour notre navire.

D’ailleurs, encore une bonne surprise, l’unique zone de plongée sous-marine est en quelque sorte scénarisée puisque Adewale retrouve rien moins que l’épave du Jackdaw, le navire d’Edward Kenway dans BF ! Et c’est sa proue que l’on peut récupérer pour la mettre sur notre navire actuel (l’Experto Crede). Au passage, la proue, un truc gigantesque hein, se récupère simplement en appuyant sur rond comme on ramasserait une tomate pour la glisser dans la poche de son veston ; Assassin’s Creed et l’immersion, il y a encore un peu de boulot.

Donc étonnamment, chouette partie secondaire pour ce Prix de la Liberté. Les autres activités annexes sont toutes exclusivement liées à la libération des esclaves : raid sur plantation, libération d’esclaves vendus aux enchères et sauvetages divers. Il y a partout des opportunités de secourir des esclaves. J’apprécie le fait que l’on ne s’éparpille pas sur dix mille sujets (un plus par rapport à BF), par contre, je regrette que toutes ces activités manquent incroyablement de réel, dans le sens où elles réapparaissent indéfiniment aux mêmes endroits, vraiment comme des événements virtuels qui se répètent à l’infini. On sent que l’on n’a pas à faire à des humains mais à un programme informatique, à des clones dupliqués. Toujours les mêmes esclaves sur la même estrade dans la même rue à chaque fois qu’on revient, peu importe le nombre de fois qu’on les libère… C’est stupide. Ça enlève beaucoup de poids au sujet.

Je n’ai pas apprécié non plus le personnage d’Adewale. Je trouve que sa musculature est exagérée ; okay c’est un Assassin, mais il ne passe pas son temps à la salle pour autant, donc rien ne justifie son corps de culturiste (ses énormes biceps et pectoraux sont une composante de son design). Les Assassins sont censés être extrêmement agiles (donc j’imagine, pas trop de masse musculaire non plus) que des armoires à glace, ne serait-ce parce qu’il est alors moins aisé de grimper dans tous les sens. J’ai trouvé que ce DLC tombe dans le cliché d’une représentation très américaine et très moderne du corps masculin, qui colle mal aussi à l’époque représentée. Je n’aime pas vraiment cette idée de nous faire croire que l’on peut avoir un corps comme ça sans y consacrer une énergie et un temps considérable au quotidien. On ne voit jamais Adewale s’entraîner physiquement, et rien ne suggère dans le scénario qu’il s’implique dans cette culture de son propre corps.

Ça c’était pour le physique, mais je n’ai pas non plus accroché à sa personnalité. Adewale est comme qui dirait un personnage unidimensionnel : il est porté par son désir de libérer les esclaves et faire triompher les valeurs de son crédo… et c’est tout. Il n’a pas de faille, pas d’humour, c’est une machine. Les scénaristes avaient esquissé pour Kenway de grosses blessures narcissiques, avec l’importance presque pathologique que prenait son désir de gagner de l’argent et d’élévation sociale (avant qu’il ne devienne lisse et chiant à la fin, certes) ; mais ici rien de tel pour Adewale. C’est un homme qui s’est affranchi de ses oppresseurs par la violence et qui depuis trace sa route dans le sang, sans vraiment être empêché par quoi que ce soit d’interne ou d’externe. Ce personnage n’a juste pas assez de problèmes (au sens large) pour être intéressant. Je sais bien que cela semble paradoxal pour quelqu’un qui se bat pour mettre fin à l’esclavage, mais c’est ça : rien ne l’arrête et on ne doute pas qu’il atteindra les objectifs qu’il se fixe. Il est trop simple, trop fort, trop efficace.

J’ai pratiqué ce vidéogiciel PS4 avec la Dual Sense, la manette PS5 donc, l’occasion d’expérimenter comment cette dernière émule la Dual Shock 4 pour les applications PS4. Et bien ma foi, très bien, les vibrations n’étaient pas mal du tout et je n’ai eu aucun problème de précision avec les sticks analogiques. Je regrette un point de l’ergonomie d’Assassin’s Creed IV, qui est de nous faire maintenir la gâchette R2 pour courir… Je suis persuadé que cela use la gâchette de la Dual Sense de la maintenir en permanence, j’ai une gâchette de Dual Shock 3 qui peut en témoigner après de longues sessions d’accélération dans des VG avec de la conduite automobile. Et puis ça use ma main aussi, ce n’est pas du tout agréable de maintenir quasi en permanence une commande opposant de la résistance (ce qui n’est pas le cas de la touche R1 par exemple, utilisée dans la version PS3 du VG). Avec ma Dual Shock 4 j’ai ma fixation dorsale de commande qui me permet d’assigner la gâchette R2 à une touche arrière reposante ; mais rien de tel sur ma Dual Sense ! Donc à l’avenir je pense que je resterai sur la Dual Shock 4 pour les VG PS4.

Je n’ai pas dit un mot sur le scénario du Prix de la Liberté ni sur son challenge : c’est parce qu’ils sont hautement anecdotiques. Il y a des plantations dans lesquelles on doit tuer silencieusement vingt gardes ; il y a des combats de navires dans lesquels on doit éliminer l’escorte d’un navire négrier avant de lui donner l’assaut, en prenant bien garde de ne pas l’endommager auparavant pour ne pas tuer les esclaves à l’intérieur. Et puis il y a d’énièmes filatures déjà vues cent fois, sans aucun intérêt. Je retiens simplement de l’histoire les objectifs de synchronisation de la mission finale, qui m’ont donné du fil à retordre, et plus particulièrement celui-ci : assassiner le gouverneur avec son arme, le fer à marquer, qu’il utilise pour torturer ses esclaves. Ça a beaucoup de sens scénaristiquement et c’est très compliqué à faire, car rien n’indique comment récupérer le fer à marquer du gouverneur… J’ai dû m’y reprendre à plusieurs reprises, et d’ailleurs, c’était assez pénible car si je tuais le gouverneur « normalement » par maladresse, alors la cinématique de fin non zappable se lançait, et j’étais tombé bon, soit pour la mater pour la x-ième fois, soit pour recommencer la mission du tout début, avec un déplacement assez pénible de la plage jusqu’au domaine du gouverneur. J’ai bien sûr fini par y arriver, et oui, c’était très satisfaisant, avec une chorégraphie assez brutale pour le coup final.

En conclusion, voilà un sympathique DLC qui se montre force de proposition pour améliorer la partie exploration de Black Flag, avec un monde à l’étendue beaucoup plus raisonnable, des secrets intéressants à chercher soi-même, des activités annexes moins nombreuses et plus scénarisées, et qui offre de façon générale une proposition interactive beaucoup plus focalisée sur son sujet : ici la libération d’esclaves, là où avant on se lançait dans du commerce, de la chasse, des contrats d’assassinat… J’ai trouvé l’histoire et le personnage principal sans trop d’intérêt, mais c’était clairement plus agréable et intéressant à parcourir que Black Flag. J’ai d’ailleurs trouvé tous les secrets et amélioré à fond personnage et navire.

Verdict = ok

 

Note(s)

  1. ^ Présentation officielle recopiée d’un scan de la quatrième de couverture.

 

Galerie d’images

bcp filature no ath.jpg, déc. 2022
Encore de nombreuses filatures (barbantes) dans ce scénario… Mais j’ai pensé à supprimer le plus d’ATH possible à l’écran afin que ce soit plus lisible, joli et immersif.
beau 01.jpg, déc. 2022
Je retrouve l’univers des Caraïbes au XVIIIème siècle : un régal pour les yeux…
beau 02.jpg, déc. 2022
…il est assez rare de se trouver dans une rue vide, mais c’était le cas à cet endroit. Ah si seulement Ubisoft mettait sa force de frappe au service d’expériences plus signifiantes, plus lentes, plus humaines…
beau 03.jpg, déc. 2022
…un dernier panorama pour la route, en arrivant ici sur une île déserte. On peut juste explorer la plage (pas les collines), mais c’est joli quand même.
bouclier 01.jpg, déc. 2022
Les combats n’ont pas évolué d’un iota (sauf l’introduction du tromblon). Donc comme dans BLACK FLAG, une icône rouge signale un tir ennemi imminent, tandis que l’ATH me propose d’appuyer sur la touche croix pour me servir d’un adversaire comme d’un bouclier humain…
bouclier 02.jpg, déc. 2022
…ce faisant, Adewale attrape le malandrin et lui fait réceptionner pour lui la cartouche du carabinier.
cinématique esthetisante.jpg, déc. 2022
Une cinématique étrangement esthétisante dévoile le passé d’Adewale, si l’on reste quelques secondes sans rien faire au menu principal. Problème : la cinématique ne tourne pas jusqu’au bout et se coupe brutalement (!).
comme leur dieu.jpg, déc. 2022
Les esclaves ont tous une seule et même personnalité : après leur libération ils semblent remercier Adewale comme leur dieu, sur fond de chant africain. Un peu niais et simpliste.
corps musculeux.jpg, déc. 2022
Les développeurs ont conçu l’apparence physique d’Adewale comme celle d’un culturiste, avec des bras énormes et des pectoraux apparents.
double contre 01.jpg, déc. 2022
C’est le retour du spectaculaire double contre ! Quand deux ennemis attaquent en même temps, vite, vite appuyer sur rond…
double contre 02.jpg, déc. 2022
…pour que le héros les dézingue tous les deux dans une animation spectaculaire.
écoute.jpg, déc. 2022
Les séquences d’écoute se disputent le prix de la mission la plus reloue de ASSASSIN’S CREED. Le match est serré.
enchères.jpg, déc. 2022
Des enchères à esclaves. Le problème étant que l’on a beau l’arrêter, elle revient indéfiniment, au même endroit… Un bon moyen pour augmenter son compteur d’esclaves libérés, un mauvais choix pour la crédibilité et l’immersion.
harpon 01.jpg, déc. 2022
La pêche au harpon. Cette fois avec une immense baleine à bosse. Mais là encore, des détails m’ont agacé…
harpon 02.jpg, déc. 2022
…notez ici que mon réticule est bien sur la baleine, n’est-ce pas ? C’est à ce moment que j’ai lancé mon harpon, et malgré cela il n’a pas touché la baleine. À bout portant !
jackdaw.jpg, déc. 2022
L’écran est encombré de plein d’infos (quelle gangrène !) mais regardez les sous-titres et le bout d’épave sur la droite : c’est Adewale qui retrouve l’épave de son vieux navire, et l’occasion inédite d’une plongée sous-marine « scénarisée ».
lumière soir.jpg, déc. 2022
J’adore l’ambiance lumineuse le soir sur la mer : le bleu de la brume, l’obscurité et le feu des lampes. Très reposant. Dommage encore une fois qu’Ubisoft n’exploite pas à meilleur escient le talent de ses artistes : ce genre de scènes est perdu au milieu de sollicitations incessantes qui en valent moins la peine.
marquis 04.jpg, déc. 2022
La bataille finale. Qu’est-ce que j’ai galéré pour récupérer le fer à marquer du gouverneur… Là je le tiens en main, enfin…
marquis 07.jpg, déc. 2022
…après ma contre-attaque qui me fait me retrouver derrière lui, je lance le coup mortel…
marquis 08.jpg, déc. 2022
…attention Monsieur, ça risque de piquer…
marquis 09.jpg, déc. 2022
…et voilà, ce n’était pas si terrible, hein ? Hein ?…
marquis 10.jpg, déc. 2022
…oups !
monde raisonnable.jpg, déc. 2022
Comme je l’écrivais plus haut, la surface de la région à explorer est raisonnable, on peut envisager de tout visiter sans sacrifier un CET.
no contenu coffre.jpg, déc. 2022
Un bug très chiant, qui montre malheureusement que le contenu des coffres importe moins que le simple fait de tous les ouvrir : quand on a ramassé tous les objets d’une île, on a cette fenêtre qui apparaît et qui désactive l’affichage du contenu du coffre ! Super, on ne sait pas qu’on ramasse :-/
pnj passif.jpg, déc. 2022
Comme souvent dans ce genre de vidéogiciel (les mondes ouverts à quêtes), les personnages donneurs de mission se comportent comme des pachas qui ne peuvent rien faire seuls et ont besoin de nous pour le moindre truc exigeant d’eux qu’ils lèvent leurs fesses de leur fauteuil. Ici, « va parler pour moi à untel, qui a été méchant de ne pas me parler, pendant que je reste ici à continuer de ne rien faire ». Un cliché barbant.
secret 01.jpg, déc. 2022
Voilà comment se présentent les secrets : simplement un objet qui brille dans le décor (la machette ici, même si on ne la voit pas briller) avec l’ATH qui nous propose d’appuyer sur rond pour le ramasser…
secret 02.jpg, déc. 2022
…une fenêtre nous parle de ce qu’on vient de ramasser et nous fait saliver et nous fait sentir bien avec nous-mêmes…
secret 03.jpg, déc. 2022
…et on retrouve la machette dans notre inventaire, avec la mention « acquise en explorant ». Notez les stats à 5 partout : la meilleure arme du VG ! Quand je dis que l’exploration est plus sympa dans ce DLC…
secret 04.jpg, déc. 2022
…autre secret, joliment mis en scène, un cadavre sous une dépouille de baleine…
secret 05.jpg, déc. 2022
…et voilà que mes capacités de stockage de munitions se trouvent augmentées de façon permanente !
surjoue les enjeux.jpg, déc. 2022
Comme précédemment dans la série, les résumés écrits de l’histoire dans le menu nous vendent des enjeux épiques et des conflits internes intenses, qui ne transparaissent pas du tout dans l’action.
toujours joli peu immersif.jpg, déc. 2022
Les contraintes de synchronisation de cette mission obligent à réussir les cinq enquêtes proposées. Très compliqué car les points de sauvegarde marchent mal et le moindre échec signifie repartir de la seconde enquête. Pénible ! Joli marché ceci dit.
traduction.jpg, déc. 2022
Je n’ai pas grand chose à redire sur la traduction de ce DLC, et a priori ce sont ces personnes qui en sont responsables alors bravo à eux. Alors si, juste un truc : souvent les sous-titres commencent une phrase et ne la finissent qu’à l’affichage suivant. La phrase est coupée en plein milieu. C’est nul, mais je ne suis pas sûr que ce soit la faute des traducteurs ?

 

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