VIDEOGICIELS.FR, le site qui critique très dur les jeux vidéo

Développé par : NO CODE (Écosse)

Sorti à l'origine en : février 2017 (Europe, version PC)

Comment j'ai pratiqué : Terminé en 3h46 sur PS5 avec la manette Dual Shock 4. 30 images par secondes. Version 1.01. Textes en Français, voix en Anglais, avec sous-titres.

Bidouilles diverses : Aucune.

"Stories Untold", qui a été largement salué par la critique depuis sa sortie, vous embarque pour une expédition unique en son genre, une aventure véritablement surprenante qui mélange notamment les genres de la fiction interactive et du "point and click". Vous allez partir à la découverte de quatre histoires fascinantes dans ce qui s'impose comme "une expérience narrative incroyablement captivante" (Telegraph 5/5).

Le jeu évoque l'ambiance singulière des années 80 et propose un gameplay innovant et une atmosphère digne des plus grands thrillers psychologiques pour vous offrir "l'une des aventures les plus palpitantes de l'année" (GameSpew 9/10).

"Stories Untold" a été créé par No Code, un studio de développement expérimenté basé à Glasgow, avec à sa tête Jon McKellan (Alien: Isolation) et Omar Khan.

Caractéristiques :

• Quatre histoires uniques, chacune offrant des mécaniques de jeu et un environnement spécifiques.
• Levez le voile sur une histoire ébouriffante, décodez des transmissions radio et menez des expériences sur des artéfacts à l'origine inconnue.
• Une esthétique délicieusement rétro qui vous plonge dans l'atmosphère des jeux de l'époque.
• Une bande-son "synthwave" envoûtante, digne des plus grands classiques des années 80.
• De l'horreur psychologique à l'expérience d'anticipation, Stories Untold est un jeu aux multiples facettes qui vous fera vivre une aventure unique à travers quatre histoires terrifiantes.^[1]

J'ai déjà parcouru (et critiqué) la version PC de Stories Untold, mais en apprenant que la version console avait joui d'un vrai travail d'adaptation pour la manette, j'ai eu envie de découvrir cette dernière.

Et en effet, c'est remarquable. La version PC d'origine demandait au public dans de nombreuses séquences d'interagir en tapant du texte (en Anglais) avec le clavier. À la façon des vieux VG d'aventure textuelle apparemment, que je n'ai jamais pratiqués. C'est-à-dire que pour observer une porte, par exemple, il fallait littéralement taper au clavier « look at the door ». Non seulement cela demandait de connaître un minimum la langue anglaise, mais surtout, j'avais eu du mal à déterminer, dans chaque type de situation, l'ensemble des verbes et compléments censés être reconnus par le VG... En résulta une expérience frustrante faite de nombreux tâtonnements et d'incompréhensions face à des phrases qui pour moi avaient du sens mais n'étaient pas acceptées par le VG.

Pour la version console, les développeurs sont partis du principe que le public n'avait pas de clavier physique et qu'il était impensable de nous demander de saisir du texte à la manette avec le clavier virtuel de l'interface Playstation. Ils ont donc totalement revu l'interface de leur VG, pour qu'en fait, à chaque fois que du texte est à saisir, on puisse afficher l'ensemble des verbes et compléments possibles dans le contexte.

C'est très, très pratique. Pour moi cela a fait sauter une barrière pénible dans ma façon d'accomplir les actions du protagoniste. Si je veux aller dans la chambre de la sœur, je n'ai plus à me battre avec l'interface.

Attention, je pense que potentiellement ça pourrait être beaucoup plus immersif et sympa d'avoir à trouver soi-même les interactions possibles sans que l'on nous déplie une liste. Mais en l'absence d'un système fiable de reconnaissance de texte (soit hyper intelligent qui reconnaît tout, soit limité mais hyper clair), je préfère encore cette interface console où l'on ne s'arrache pas les cheveux pour rien.

Les développeurs ont pris aussi la peine d'ajouter le support des vibrations de la manette. Elles sont utilisées avec parcimonie, principalement à l'occasion des scènes choc afin d'accentuer leur impact sensoriel. Très efficace à mon sens.

Enfin, cette version PS4 bénéficie d'une traduction française inédite, que j'ai trouvée de plutôt bonne facture à une ou deux erreurs ou oublis d'article près.

Je ne suis toujours pas fan de l'histoire de Stories Untold qui abandonne une invasion alien prometteuse au profit d'un classique « guilt trip » (je pourrais aussi dire « fantasmagorie de culpabilité » comme je l'ai fait pour Football Game). Mais je vois plus maintenant ce que la proposition de challenge interactif de NO CODE a de rafraîchissant et d'enthousiasmant. C'est un de ces vidéogiciels dans lesquels on entre sans rien savoir de ce qui nous attend car tout est original. On découvre à chaque épisode (quatre au total) de nouveaux modes d'interaction et c'est passionnant en soit. On se retrouve face à des machines compliquées dont on doit comprendre comment les utiliser, ce qu'on peut faire avec. La mise en scène est minimaliste puisqu'on est souvent simplement assis à un bureau, oui, mais notre personnage n'est pas en sécurité ; le cadre rassurant semble susceptible de voler en éclat d'une minute à l'autre. De plus, ce qu'on nous demande de faire n'est jamais long ou pénible ; il y a un vrai respect de notre temps.

J'ai largement préféré cette version console à la version PC ; elle est non seulement traduite en Français, mais surtout propose un mode d'interaction à la manette bien moins crispant et hasardeux que la saisie de texte au clavier de l'original. Reste un challenge interactif à la fois hyper enthousiasmant par son originalité et son ratio temps/intérêt, et hyper décevant en même temps par son récit SF qui s'auto-saborde en plein vol.

Verdict = dispensable | ok | vaut le coup ! | énormissime

Galerie d'images