Le Testament de Sherlock Holmes (PC)
Par Pierre Compignie le dimanche 8 décembre 2024, 18:00 - Critiques toute neuves
Développé par : FROGWARES (Ukraine)
Sorti à l’origine en : septembre 2012 (Europe, version PC)
Comment j’ai pratiqué : Terminé en 14h en mode de difficulté difficile (3 sur 3), sur Steam Deck (docké) avec la manette 360. 50 images par secondes, résolution 720p sur ma télé. Numéro de version inconnu, mais VG à jour sur Steam à date (dernier patch détaillé du 12/07/2023 : « fix for corrupt saves and 4 new languages added to the game »). Textes en Français et voix en Anglais avec sous-titres.
Bidouilles diverses : J’ai dû trouver le moyen d’avoir les fichiers de voix anglais nommés comme les fichiers de voix français pour arriver à exécuter le VG avec les textes en Français mais les voix en Anglais. J’ai aussi eu besoin de paramétrer mon Steam Deck en Français car sinon le VG refusait de s’afficher en Français. La version GOG est mieux faite de ce point de vue (on peut changer librement les langues texte et audio au sein du VG) mais, hélas, les développeurs ne l’ont pas mise à jour des derniers correctifs. J’ai aussi dû installer PhysX via Protontricks pour que le VG se lance.
Devenez le plus grand détective de tous les temps dans The Testament of Sherlock Holmes, un jeu d’aventure et d’enquête qui vous emmène au cœur d’une Londres victorienne de 1898 fidèlement reproduite.
Mystère, intrigue et déduction
Londres, en pleine époque victorienne. Un article choc crée la polémique et accuse Sherlock Holmes d’un ignoble crime : le vol d’une précieuse collection de gemmes. Quelles voies s’ouvrent à vous ? Une seule, en vérité ; vous devez élucider le mystère qui menace de briser votre réputation. Car en dépit du chaos qui semble régner tout autour de vous, vous demeurez Sherlock Holmes. À vous donc de mener l’enquête avec votre fidèle compagnon, le Dr John Watson, pour prouver votre innocence et ainsi préserver votre honneur.
Partez en quête de justice
Incarnez l’illustre détective Sherlock Holmes et lancez-vous dans un périple regorgeant de dangers et de machinations. Rassemblez des indices, interrogez les suspects et révélez une intrigue complexe dans un récit riche en action et en rebondissements. Saisissez-vous de votre loupe, affûtez bien votre esprit et préparez-vous pour une aventure pleine de mystères, de suspense et de déductions.
CARACTÉRISTIQUES
- Entrez dans la peau du légendaire détective Sherlock Holmes.
- Conduisez l’enquête la plus sinistre de sa carrière : examinez des scènes de crime, trouvez des indices et interrogez les suspects.
- Découvrez le côté obscur de Sherlock Holmes au cours d’une épopée tout en rebondissements à couper le souffle.
- Révélez de nouvelles pistes et pièces à conviction au fil de vos explorations.[1]
Hélas je n’ai pas autant apprécié l’expérience que j’aurais espéré. Je suis un grand amateur d’enquêtes, d’énigmes, de réflexions, d’intrigues… Je pense être complètement le bon public pour ce type de VG. Mais LTDSH (permettez l’abréviation du titre) m’a un peu déçu. Pourquoi ?
Premièrement, à cause d’un bogue bien vilain à l’occasion de l’énigme des déguisements. Celle-ci consiste à constituer trois déguisements à partir de trois chapeaux, trois vestes, trois pantalons et trois paires de chaussures, et à les relier à une identité parmi quatre données (un capitaine de la Navy, un greffier, un ouvrier et un révérend). Ceci afin de trouver laquelle des quatre identités n’a plus son déguisement… Cela nécessite donc à la fois d’arriver à associer un vêtement à une profession (ou classe sociale) et à la fois de trouver quel chapeau va avec quel pantalon, etc, en sachant qu’il y a une et une seule solution.
En soit, je trouve déjà ça super dur ! Mais il y a en plus un bogue qui empêche, dans certaines circonstances, tout bonnement de résoudre l’énigme, c’est-à-dire : même avec la bonne combinaison (les trois bons costumes composés et associés à la bonne identité), le VG ne réagit pas ! Et nous laisse donc chercher dans le vide pendant des heures. Effroyable ! Je déteste ça. En désespoir de cause j’ai fini par arpenter les forums Steam et c’est là que j’ai découvert qu’il s’agissait bien d’un bogue. Immersion dans l’histoire : brisée en mille morceaux !
Quand un VG t’oppose une difficulté conséquente, il faut qu’il soit juste, équitable ; pas qu’il nous trahisse et nous laisse nous arracher les cheveux pendant des heures sans que l’on n’ait aucune chance de réussir ! Pour moi ce genre de bogue est vraiment à bannir, c’est le truc impardonnable à mon sens.
D’autant qu’en plus, c’est une des seules énigmes, voire même la seule de tout le VG, que je ne pouvais pas zapper en appuyant sur la gâchette droite ; pourquoi, je ne sais pas, peut-être cela faisait-il aussi partie du bogue ? Dans tous les cas, même sans parler du bogue, cette énigme n’est pas franchement bien conçue car, lorsqu’on compose un ensemble de vêtements correct avec la bonne identité associée, cela fige l’ensemble de vêtements mais pas l’identité, que l’on peut encore modifier… Ce qui laisse penser que l’identité n’était pas forcément juste, alors que si ! Pourquoi ne pas avoir figé aussi l’identité ? Pour moi c’est un défaut de conception.
Bon heureusement c’est un cas isolé cette énigme, et toutes les autres m’ont semblé bien fonctionner. Mais comme je le disais : mon immersion en a vraiment pris un coup, et après ça mon rapport à l’expérience n’était plus le même (d’autant que j’ai dû consulter la solution de l’énigme sur internet, donc tricher, ce qui me sort toujours de l’histoire ensuite dans ce type de VG).
La seconde chose qui m’a déçu dans LTDSH, c’est le scénario. Ça commençait plutôt bien avec, en résumé, un Sherlock agissant de façon de plus en plus étrange et inquiétante au cours de l’enquête : il manque d’abattre un suspect de sang-froid avec un pistolet depuis une cachette ; la maison d’un juge explose juste après que Sherlock y a déposé un paquet cadeau que l’on imagine pouvoir être une bombe ; il se montre fuyant envers Watson, il permet à un dangereaux tueur chimiste de s’évader de prison, etc. Jusqu’au moment où Sherlock se tire une balle dans la tête dans la chambre de son appartement, devant Watson ! Avec du sang qui gicle de l’autre côté de la tête, la totale. Le choc !
Après ça, ellipse ultra rapide de plusieurs semaines (qui occulte toutes les conséquences émotionnelles pour Watson) et l’on retrouve Watson qui décide, on ne sait pourquoi d’aller explorer des égoûts (?) près d’un endroit visité précédemment où le neveu de la première victime était tombé dans de la lave en fusion dans une usine (rien à voir avec les égoûts). Et là, paf, je vous le donne en mille : Watson retrouve Sherlock ! Prisonnier de deux brigands qui le rouent de coups avec un sac sur la tête. What. The. Fuck ?
Watson sauve Sherlock bien évidemment, et les deux retournent à l’appartement. On apprend alors que Sherlock était gentil depuis le début mais qu’il était victime d’un complot du méchant Moriarty pour le faire passer pour un méchant et qu’il était poursuivi par un policier secrètement dans le camp de Moriarty, et que donc simuler sa mort était la meilleure façon de poursuivre tranquillement son enquête.
Oui, d’accord… Mais enfin :
- c’était quoi alors le paquet cadeau que Sherlock a posé dans la maison du juge ?
- pourquoi Sherlock avait failli abattre le suspect au fumoir d’opium ?
- comment diable Sherlock a-t-il pu simuler à un mètre de Watson un sucide par tir dans la tête à bout portant ?
- comment Sherlock s’est-il retrouvé au fond des égoûts prisonnier de brigands et par quelle incroyable coïncidence Watson a-t-il justement décidé d’explorer cet endroit des semaines après la mort de son ami ?
Il n’y a rien qui tient.
Et puis au-delà de ça, on est passif dans la découverte de l’implication de Moriarty ; j’aurais préféré patiemment arriver à cette révélation au bout d’une super investigation logique et carrée. En lieu et place, c’est Sherlock, de son côté, qui a fait tout le boulot, et qui nous raconte le résultat.
Et franchement ce constat peut être généralisé car je me suis trouvé avoir du mal à suivre la logique des avancées de l’enquête ; pourquoi on rend visite à tel suspect, comment on l’a identifié… Même les déductions que l’on a à formuler ne m’ont pas semblé d’une logique évidente (dès le début ou presque, avec les traces de chaussures par terre à l’entrée d’une pièce, qui doivent permettre d’affirmer qu’un assassin a oublié ses chaussures sur la scène de crime ou quelque chose dans le genre, un truc complètement improbable). En fait, le VG nous charge de l’exploration, de la collecte d’objets utiles et de la résolution des innombrables petites énigmes de progression (exploiter l’inventaire, solutionner des casse-têtes) ; mais tout ce qui relève de la conduite intellectuelle de l’investigation, l’on n’a pas vraiment à s’en préoccuper, et pire que cela, c’est resté assez impénétrable pour moi.
Le VG Sherlock suivant de FROGWARES, Crimes and Punishments, était bien différent : le travail de collecte d’indices était plus dirigiste et facile, avec moins d’énigmes et très simples en plus, mais par contre on remettait entre nos mains la résolution des affaires (multiples) avec un vrai effort intellectuel d’enquêteur à mener au terme de chaque chapitre.
Dans LTDSH, les déductions peuvent être résolues en essayant toutes les combinaisons ! C’est abusé, on n’a même pas besoin de comprendre quoi que ce soit (et heureusement car c’est incompréhensible).
Bon, je suis très vache avec le VG alors que je suis resté très captivé et l’ai rapidement fini malgré sa durée non négligeable (14h). Je dois dire que malgré tout ce que j’ai relevé, ça reste très plaisant à pratiquer : explorer un nouvel endroit, collecter les indices et trouver comment ouvrir toutes les serrures plus complexes les unes que les autres. La réalisation graphique est fort sympathique, même si je lui ai trouvé un certain manque de cachet et d’ambiance par rapport à l’opus suivant. Le scénario reste plaisant à suivre, même si peu satisfaisant intellectuellement et creux émotionnellement (malgré la dynamique Sherlock / Watson qui m’a bel et bien fait sourire de temps à autre). Pensée pour l’adoption de la fille cachée de Moriarty par Sherlock à la fin, rebondissement qui tombe comme un cheveu sur la soupe et se retrouve bâclé en une cinématique de trente secondes… Me voilà de nouveau à médire.
J’ai bien aimé l’interface et le contrôle manette. Les développeurs nous laissent alterner à tout moment entre la caméra à la troisième personne (on voit Sherlock) et celle à la première personne (on voit à travers les yeux de Sherlock). La différence est significative : à la troisième personne, les points d’interaction apparaissent non pas par rapport à l’orientation de la caméra mais par rapport à celle du personnage, et par conséquent plus de points sont visibles à l’écran. À la troisième personne, ramasser un objet fait l’objet d’une animation, alors que l’action est instantanée en vue à la première personne. Deux expériences différentes, qui ont été chacune à mon sens conçues avec soin.
J’ai apprécié aussi comment les développeurs ont implémenté les vibrations de la manette, pour appuyer certaines actions bien précises au cours de l’histoire (crochetage de serrure par exemple). J’ai d’ailleurs mis à jour la fiche du VG sur PC Gaming Wiki car celle-ci indiquait que LTDSH ne gérait pas les vibrations ! C’est vrai ceci dit qu’il n’y a aucune option pour les activer/désactiver.
On a la possibilité pendant un court instant de faire apparaître tous les objets interactifs dans notre champ de vision, même éloignés : c’est sympa et ça témoigne de la part des développeurs d’un souhait de ne pas frustrer leur public. On pourrait en parler voire critiquer ça, mais pour moi ce n’est clairement pas ce qui handicape l’œuvre.
Un peu déçu aussi que les personnages divulgâchent la fin d’un des précédents épisodes, The Awakened, que je possède et compte faire un jour (ils regrettent d’avoir épargné Moriarty à la fin de cette affaire, ce qui révèle d’un bloc à la fois que Moriarty sera le dernier antagoniste et aussi qu’il s’en sortira). Mais c’est aussi un tendre clin d’œil au public qui les suit d’épisode en épisode – The Awakened n’est d’ailleurs pas le seul cité au cours de l’aventure.
Le sixième épisode de Sherlock Holmes par FROGWARES m'a moins plu que le septième (Crimes and Punishments) : j'ai trouvé son scénario difficile à suivre et pas franchement vraisemblable ou profond. Le challenge interactif, riche de réflexion, est sympathique (malgré un horrible bogue qui m'a cassé le trip) mais se borne à des énigmes d'inventaire et à des casse-têtes ; on ne fait pas vraiment un travail d'enquête intellectuel, le VG et ses scénaristes « pensent » à notre place à ce niveau et je le regrette. Ça se laisse très bien faire dans l'ensemble mais j'attends plus.
Verdict =dispensable| ok |vaut le coup !|énormissime
Note(s)
- ^ Présentation du Playstation Store.
Galerie d’images













Commentaires
« Ok » alors pour cet épisode de Sherlock et je comprends que ce bogue t’aie contrarié !
Merci pour ce partage !