Doki Doki : Literature Club | Plus (PC)
Par Pierre Compignie le lundi 17 mars 2025, 21:30 - Critiques toute neuves
Développé par : TEAM SALVATO (Idaho)
Sorti à l’origine en : septembre 2017 (Europe, version PC)
Comment j’ai pratiqué : Pratiqué 5h30 sur PC Windows 7 avec la manette 360. 50 images par secondes, résolution 720p. Version 1.0.7. Texte en Français, pas de voix.
Bidouilles diverses : Aucune.
Plongez au cœur d’une intrigue d’horreur psychologique d’anthologie !
Bienvenue dans un monde terrifiant de poésie romantique ! Écrivez des poèmes à l’élue de votre cœur et corrigez vos erreurs au fur et à mesure pour atteindre une fin idéale. C’est l’occasion ou jamais de découvrir pourquoi DDLC est l’un des jeux d’horreur psychologique les plus plébiscités de la décennie !
Vous incarnez le personnage principal qui rejoint, un peu malgré lui, un club de littérature par romantisme. Par les poèmes que vous écrirez et les choix que vous ferez, vous séduirez votre béguin et commencerez à découvrir les horreurs qui se cachent derrière cette amourette de lycée. Saurez-vous comprendre les rouages des simulations de rencontre pour atteindre une fin de jeu idéale ?
Dans Doki Doki Literature Club Plus, vous retrouverez tout le sel de l’incroyable jeu d’origine, mais aussi des tonnes de nouveautés et d’éléments de contenu exclusifs !
Nouveautés de Doki Doki Literature Club Plus!
• 6 nouvelles histoires annexes d’amitié et de littérature, totalisant des heures de nouveaux éléments de contenu.
• Plus de 100 images à déverrouiller : nouvelles illustrations, fonds d’écran, croquis encore inédits, et plus encore !
• 26 morceaux de musique au total, dont 13 nouveautés à déverrouiller, par Nikki Kaelar - avec Jason Hayes et Azuria Sky en special guests.
• Un lecteur de musique intégré à DDLC pour écouter vos titres favoris via une playlist personnalisée ou mettre en boucle un même morceau.
• Des améliorations visuelles d’une grande fidélité, avec toutes les illustrations désormais en Full HD (1080 pixels).
Rencontrez le club de littérature !
Sayori : Au début de l’histoire, Sayori, votre amie d’enfance, cherche à vous convaincre de faire partie du club de littérature du lycée. C’est une rêveuse débordant d’énergie positive, dont la principale passion consiste à essayer de rendre les autres heureux.
Natsuki : Si elle essaie de jouer les dures, Natsuki a un côté adorable qui fait qu’il est difficile de la prendre réellement au sérieux. Elle est, en revanche, capable de se détendre lorsqu’elle voit qu’on l’écoute et qu’on respecte son amour pour tout ce qui est mignon.
Yuri : Lectrice chevronnée d’un calme olympien, Yuri réserve son côté passionné à ceux capables de comprendre la complexité de son esprit énigmatique.
Monika : Présidente superstar du club de littérature, Monika fait tout pour que vous atteigniez une fin de jeu idéale. Elle est toujours là pour vous tenir la main et vous guider à travers les méandres de la littérature et de l’amour ![1]
Quel drôle de vidéogiciel. Cela commence comme un visual novel[2] assez mièvre voire niais, où le protagoniste (dont on choisit le prénom) se retrouve invité par son amie d’enfance, Sayori, à participer à un tout nouveau club de littérature à son lycée, club dont elle est vice-présidente. La présidente est Monika et il y a deux membres actuellement, Yuri et Natsuki.
Évidemment les quatre nanas sont toutes, à différents degrés, raides dingues du protagoniste et sont sensibles à la moindre trace de gentillesse et d’attention de sa part (on a quelques choix à effectuer pour lui mais vraiment pas beaucoup).
Ce type d’œuvre semble vouloir placer le public dans la position d’un gros bourreau des cœurs, un mec au sein d’une sorte de harem où les nanas vont plus ou moins se battre pour lui, où il devient à peu près l’alpha et l’oméga de chacune d’entre elles…
C’est un peu stupide et difficile à prendre au sérieux. Je me demande si ce n’est pas aussi un peu malsain de proposer des expériences fantasmatiques aussi éloignées de la vie réelle ?
Mais je savais que DDLC (appelons-le ainsi) avait autre chose à proposer… La description ne mentionne-t-elle pas de l’horreur psychologique ? J’ai donc supporté la grande inanité de l’objet en attendant patiemment que ça dérape.
Et en effet, la rupture de ton a bel et bien lieu (après deux bonnes heures d’ennui). On part dans un délire où Monika a consciente d’être dans un programme informatique et où elle trafique le VG pour au final éliminer ses concurrentes et se retrouver seule avec nous – même pas le protagoniste, vraiment nous le public[3]. On appelle ça au théâtre « briser le quatrième mur », quand un personnage (de fiction) s’adresse au public comme si fiction et réalité ne faisaient qu’un.
Avant cela, on bascule effectivement dans l’horreur car Monika, omnipotente dans son univers, rend à l’envi ses amies dépressives, suicidaires, obsessionnelles, etc… Elle arrive même à les effacer une par une (en supprimant des fichiers d’un vrai-faux répertoire d’installation, auquel on a nous-même accès et dont on pourrait théoriquement se servir pour supprimer n’importe quelle fille) et à altérer la mémoire des filles restantes !
Bref c’est une grosse, grosse embrouille… On part d’une niaiserie pour aboutir à une espèce de délire méta dont le seul but semble être de nous choquer et de nous retourner le cerveau.
Monika part même dans une critique de la niaiserie de l’écriture initiale du VG, et des autres VG du même acabit ! Genre, « vous êtes bêtes ou quoi d’aimer ça ? Des personnages féminins dont on gomme toute l’humanité pour n’en faire que des objets mignons ! »
Elle a raison, mais en même temps la présentation du VG annonce d’emblée le twist « horrifique », donc je n’étais même pas là pour le harem de filles mignonnes en fait…
L’édition « Plus » de DDLC ajoute principalement des histoires annexes, préquelles complètement non interactives, qui développent les quatre filles « au premier degré », c’est-à-dire en oubliant tout l’aspect méta de l’histoire principale… Se vautrant ainsi dans la mièvrerie pourtant dénoncée à juste titre par la Monika omnipotente de la fin de DDLC.
Il y a visiblement une sorte de challenge à trouver comment débloquer une fin heureuse, mais je n’en vois pas bien l’intérêt. DDLC crie qu’il n’est qu’un programme informatique et que ses personnages ne sont que des lignes de code, pourquoi je me préoccuperais de leur destin ?
Je me suis arrêté après avoir supprimé le fichier de Monika et constaté qu’elle avait disparu de l’illustration du menu principal. Je n’ai pas eu le goût de recommencer l’histoire pour voir ce que ça donne sans Monika – ça ne m’intéresse pas.
Voilà un vidéogiciel qui essaie très fort de choquer et d'être subversif mais ça n'a pas franchement fonctionné sur moi. En brisant à ce point le quatrième mur, il annule le peu d'intérêt de son univers fictif à l'ambiance toxico-guimauve, puisque déréalisé, et à quelle fin exactement ? Je me pose encore la question.
Verdict = dispensable |ok|vaut le coup !|énormissime
Note(s)
- ^ Présentation du Playstation Store.
- ^ C’est un genre de vidéogiciel japonais très peu interactif, un « roman visuel », où l’on fait défiler du texte, des dialogues, par-dessus des illustrations. Il y a tout de même des choix à faire, soit de dialogue, soit d’action à certains moments du récit. Et souvent, le protagoniste n’a pas de visage et ou de nom définis, même s’il a pourtant bel et bien un comportement, des réactions et des tirades écrites dans le scénario.
- ^ Je ne m’en suis pas rendu compte moi-même en pratiquant, mais j’ai appris dans une critique qu’à la fin Monika exploite le nom d’utilisateur de notre session Windows « réelle » pour nous interpeller. Dans mon cas c’était « Pierre », exactement comme j’ai appelé le protagoniste de DDLC donc je n’ai hélas pas fait la différence ; même si j’ai bien compris que Monika s’adressait à moi et pas au protagoniste qui n’intervient de toute façon plus à ce stade de l’histoire.
Galerie d’images


















Commentaires
Cette niaiserie m’aura appris ce qu’est « le quatrième mur » ! Et je t’en remercie !